ESPERANTO DES LEVRIERS | L'anxiété de la séparation

QU’EST-CE QUE L’ANXIETE DE LA SEPARATION ?

L’anxiété de la séparation est un trouble du comportement qui s’exprime par des signes de détresse lorsque le chien est séparé de ses maîtres ou des personnes auxquelles il est très attaché.

COMMENT SE MANIFESTE-T-ELLE ?

En l’absence des maîtres, le chien détruit tout ce qu’il a sous sa « patte » ou sa mâchoire, il aboie également et fait ses besoins dans toute la maison.

Quand les maîtres sont présents, ce sont des chiens que l’on dit « collants », qui sont toujours avec leur maître et qui sollicitent sans arrêt des petites attentions. En promenade, ce sont des chiens qui ne s’éloignent pas trop de leurs maîtres et qui ont toujours besoin d’un contact visuel avec eux.

Ce sont aussi des chiens anxieux en règle générale qui s’adonnent fréquemment à des activités de substitution comme le léchage des pattes par exemple.

QUELLE EST L’ORIGINE DE CE TROUBLE ?

Les jeunes chiots sont totalement dépendants des soins maternels durant les premières semaines de leur vie. L’attachement est un lien apaisant qui lie le chien à un objet ou à un être particulier. Il débute avec la mère, puis avec la famille d’accueil.

Dès leur plus jeune âge, la mère apprend à ses chiots à se détacher progressivement d’elle. A la puberté, le chiot est définitivement détaché et vit sa vie d’adulte, au sein de la hiérarchie établie dans le système familial.

Lorsque le système familial est restreint, il est plus difficile d’apprendre le détachement car le chien aura plus facilement un contact privilégié avec un seul individu.

De plus, les chiots arrivant dans une nouvelle maison, avec de nouveaux propriétaires, s’attachent très vite à un ou plusieurs individus. Les propriétaires font souvent l’erreur de trop « chouchouter » le chiot à son arrivée (caresses et câlins dès que le chiot les réclame, installation du panier dans la chambre, etc…) et n’effectuent pas le « rejet » nécessaire à la prise d’indépendance du jeune chien. De ce fait, lorsque le chien voit alors partir son seul repère, c’est-à-dire son maître, il devient hyper-anxieux et manifeste sa détresse en détruisant et en aboyant.

Par ailleurs, certains comportements du maître favorisent cette anxiété comme les rituels de départ et ceux de retour.

En effet, lorsque le maître s’en va, il essaie de rassurer son chien, de lui parler, de lui expliquer qu’il ne va pas partir longtemps, etc… Tout ce rituel rend le chien anxieux car il comprend vite que tous ses signes précèdent le départ de son maître. L’inquiétude du chien augmente au fur et à mesure qu’il voit son maître lacer ses chaussures, prendre son manteau, agiter les clés, etc… Donc, tous ces rituels que les maîtres mettent en place n’ont finalement comme résultat de faire stresser encore plus le chien et d’accélérer le processus au lieu de l’inverser.
De même, le rituel de retour est aussi un problème. Le chien fait la fête à son maître et vice-versa. Comme le maître culpabilise d’avoir laissé son chien, il répond à ses sollicitations et le chien associe donc le retour de son maître à un apaisement.

Si le chien a fait des dégâts, on a tendance à le gronder. Mais il faut savoir qu’un chien comprend qu’il a mal fait quand on le corrige sur l’instant. Le corriger deux heures après ne sert à rien mais ne fait que renforcer son anxiété.

En rentrant, il faut garder son calme, ignorer le chien, l’envoyer se coucher gentiment dans son panier et nettoyer les dégâts (mais pas devant lui).

QUEL TRAITEMENT ?

Pour apprendre le détachement à un chien, il faut :

► Ne pas le laisser passer la nuit avec vous sur le lit ou même dans la chambre. Il faut qu’il dorme dans une autre pièce.
► Ne pas répondre systématiquement aux sollicitations du chien quand il vient chercher des caresses, par contre allez vous-même le chercher pour jouer, le caresser, même si vous le dérangez pendant sa sieste…
C’est toujours vous qui devez initier le contact avec le chien.

► Essayez de passer un peu de temps dans la pièce où vous désirez l’enfermer, et cela notamment avant de le quitter (du moins au début), afin qu’il n’associe pas la mise dans cet endroit avec votre départ ; essayez de l’habituer à y passer de plus en plus de temps, même si vous êtes là.

► Avant de partir, laissez-le dans cet endroit, mais ne restez pas trop loin afin qu’il sache que vous êtes là, pendant au moins dix minutes. Cela le rassurera et lui évitera encore d’associer cet endroit avec votre absence.

► S’il pleure, vous ne devez pas répondre à ses appels, même pour le réprimander, car il associera votre retour à ses cris et non pas à la réprimande ! Il va donc recommencer à chaque fois.

► Lorsque vous venez le rechercher, ne lui faites surtout pas des fêtes et ne lui laissez pas vous en faire : ignorez-le pendant dix bonnes minutes et repoussez-le s’il cherche le contact ; ainsi, il n’associera pas votre retour et sa libération avec des câlins.

► Brisez le rituel du départ et du retour : vous devez, avant de partir, ignorer votre chien pendant une bonne demi-heure, afin qu’il n’associe pas le départ avec l’absence de contact entre vous. Vous devez faire de même à votre retour : s’il vous fait la fête, repoussez-le ou ordonnez-lui d’aller se coucher, et vous ne rétablirez le contact, de votre propre initiative, qu’une demi-heure plus tard.

Si le chien a fait des dégâts, ne le grondez pas et ne nettoyez pas devant lui : il ne comprendrait pas et serait davantage anxieux.

LE STRESS DE LA SÉPARATION

Tout le monde a entendu parler ou connait une personne dans son entourage dont le chien hurle, détruit ou urine dans la maison quand on le laisse seul. Ces troubles reliés à la séparation constituent une cause importante d’abandons (près de 33% des causes d’abandon) et sont le témoin d’un mal-être de nos compagnons à quatre pattes.

La DAP (analogue de la phéromone naturelle du chien qui reproduit les propriétés de la phéromone d’apaisement émises par la mère et en particulier celles d’apaiser et de rassurer l’animal) permet de diminuer en moins de 15 jours entre 70% et 80% des destructions, des souillures et des hurlements. Elle se montre aussi efficace que les médicaments classiques utilisés dans ce type de problèmes, sans en avoir les effets indésirables: pas de vomissements, pas de tremblements, pas de nausées, pas de fatigue extrême. Ce produit a déjà évité nombre d’euthanasies et d’abandons !

EN CONCLUSION :

Chez certains chiens, apprendre le détachement est plus difficile, car ils sont très attachés ou parce que la mère ne le leur avait pas appris correctement.

Il est donc indispensable, si les problèmes persistent au-delà de l’âge de 4 mois, de consulter un vétérinaire qui fera appel, s’il le désire, à un vétérinaire ayant suivi une formation dans le domaine des troubles du comportement.

Il pourra vous donner de précieux conseils et éventuellement mettre en place un traitement médicamenteux visant à faciliter son apprentissage de la solitude.

Certains médicaments ont pour but de diminuer l’anxiété des chiens lorsque leurs maîtres sont absents. Toutefois, ces médicaments ne suffisent pas et ne sont qu’une aide à la démarche thérapeutique comportementale à mettre en œuvre.